Texte par Michel Forest, historien d’art et muséologue

concernant l’exposition de Barbara au Musée International d’art Naif de Magog.

INTRODUCTION 

Lorsqu’on pénètre dans l’univers des œuvres de Barbara Sala, il est fréquent qu’on enregistre comme première impression celle d’être entré dans le monde d’une jeune enfant.  Le style distinctif de l’artiste, ses stratégies de composition et ses choix de couleurs favorisent ce type de réaction. Une telle impression, toutefois, est trompeuse et il ne faudrait pas trop la prendre au sérieux car l’univers pictural de Barbara Sala n’a rien d’enfantin. C’est l’univers d’une adulte qui explore des thèmes d’adultes dans le cadre d’une démarche continue d’introspection.  Une démarche, riche en symboles et vérités suggérées, qu’elle accepte généreusement de partager avec nous.

Nous invitons tous ceux et celles qui souhaite entrer dans cet univers à prendre le temps d’examiner avec attention les œuvres exposées, deux fois plutôt qu’une, afin d’en découvrir les différents niveaux possibles d’interprétation et, peut-être même, certains secrets

UNE DÉMARCHE INTROSPECTIVE 

Barbara Sala aime bien raconter que c’est par le biais de leçons de piano qu’elle a découvert le monde de la peinture.  En effet, lorsqu’elle jouait de la musique, sa tête se remplissait d’images qu’elle en est éventuellement venu à vouloir peindre.  Elle ne fait pas de secret, par ailleurs, du fait qu’elle a utilisé le dessin et la peinture au départ dans le cadre d’une thérapie, créant des images qui traduisait ses émotions et pensées du moment.  Dans ce contexte, son art est devenu le reflet d’une démarche introspective qui se poursuit jusqu’à ce jour.

Dans le cadre de la « conversation » avec elle-même qu’entretient Barbara Sala depuis plus de 30 ans, il existe un règle qui mérite d’être mentionnée ; celle de ne jamais filtrer les images qui lui viennent spontanément à l’esprit lorsqu’elle peint.  Cette règle, que s’impose l’artiste par choix, explique en partie la présence dans ses œuvres d’une variété d’éléments, tels les animaux ou personnages inventés, qui surprennent et souvent divertissent le spectateur.  Mais, qui plus est, cette règle crée aussi un contexte qui favorise les associations inusitées d’éléments et, à l’occasion, le dévoilement de vérités inattendues.

NAÏVE DEPUIS TOUJOURS

Lorsqu’on observe des œuvres de début de carrière de Barbara Sala, telles Les parents terribles, 1984 ou Messager de la Lumière, 1985, on constate qu’elle a toujours été une artiste naïve.  Bien que très différentes de thème et d’esprit, ces deux toiles comprennent déjà plusieurs des particularités qui caractériseront les œuvres à venir.  Malgré les cours d’art qu’elle a pu suivre au cours de sa carrière, cette artiste est toujours restée fidèle à sa forme d’expression originale.

Au fil des ans, on constate toutefois que sa palette s’est éclaircie, alors que ses choix se sont portés sur des couleurs plus pures et plus vibrantes.  Son traitement des arrière-plans est aussi devenu plus sobre et mieux contrôlé.  Ses choix de thèmes, toutefois, sont restés aussi diversifiés que par le passé, lui permettant d’explorer avec la même facilité aussi bien les secrets de l’univers que les sujets les plus anodins du quotidien.  Des œuvres comme Les chiens de mon
voisin, 1986, L’écharpe, 1995 ou, encore, Solarium, 2009 reflètent clairement la diversité des intérêts de l’artiste.


UN PENCHANT POUR L’ÉSOTÉRISME

On retrouve dans de nombreuses œuvres de Barbara Sala des références à diverses pratiques ou croyances religieuses et culturelles. Par exemple, comme dans beaucoup d’autres créations d’artistes naïfs, les références à des passages de la Bible sont fréquentes.  Mais, chez Sala, on trouve aussi des références de sources Égyptienne, Taôiste, Hindou, Bouddhiste, Rosicrucienne et Amérindienne, comme en témoignent des œuvres telles que Buddha, 1996, Hutte du Shaman, 2000 et Moïse

Les chiens de mon voisin, 86, 20 x 28 ‘’


Au cours des années 2000, Barbara Sala a poussé plus loin son exploration de ces thèmes en visitant lors de voyage de nombreux sites archéologiques.  Elle nous rappelle cet intérêt dans l’œuvre intitulée Cité Rouge, 2003, par le biais des collages d’images de sites renommés qu’elle a apposées sur les façades des gratte-ciels.

                                                                          Michel Forest,  Museologue


DISTINCTIONS :

2011  Montreal, Lasalle, Assciation des Artistes de Lasalle, Salon du Printemps,       «Mention»

2008  Montreal, Lasalle, Association des Artistes de Lasalle, Salon du Printems, « Mention »

2007  Montreal, Lasalle, Association des Artistes de Lasalle, Salon du Printemps,       « Mention »

1997  Prix de Galerie d'Art Naif Yvon M.Daigle - 2ième Concours d'Art Naif québécois «Le Memphré » 

1989  2e prix, classe semi-professionnelle  »Grand Prix de Peinture Canadien II, APCAQ »

1987  1er prix, classe amateur, «Grand Prix de Peinture Canadien I APCAQ »